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Ô Bali – Quelle découverte!

8 Déc

Ô Bali – Quelle découverte!

Hier soir avait lieu ce fameux concert de musique balinaise dont je vous ai parlé un peu plus tôt cette semaine. Quelques minutes avant le début du spectacle, les sièges de la salle Pierre-Mercure, à Montréal, étaient presque tous remplis. Il faut dire que le public était déjà conquis! Si à peine 20 à 30 personnes sur les 600 que peut contenir cette salle avaient déjà mis les pieds à Bali, une grande majorité avait déjà entendu jouer un gamelan! Je n’en faisais pas partie.

Le gamelan est un ensemble de musiciens qui s’exécutent sur des instruments traditionnels balinais ou javanais. Le chef de l’ensemble Giri Kedaton, Pierre Paré-Blais, a d’ailleurs fait une présentation de ces instruments fort intéressante en début de soirée.

Puis, vint le concert. Pour moi, ce fut la surprise. Par curiosité, j’avais écouté un peu de gamelan sur Internet. Je dirais que ce contexte est une excellente façon de constater les limites de ce qu’un micro et du son compressé sur Youtube peuvent vous faire entendre. Rien n’a d’égal l’oreille dans la salle de spectacle ! Les nuances sont tout autres, les sons plus définis, la mélodie plus harmonieuse et plus agréable. Vraiment, c’est une expérience à découvrir en personne.

Derrière leurs instruments, certains étaient concentrés, d’autres amusés. L’amorce du concert vient avec un rituel de mise en place et de prise de possession des instruments. Et ça commence! On aurait envie d’être un petit oiseau pour voler au-dessus de ces instruments rouges et or et observer la rapidité avec laquelle les musiciens percutent les lames de métal et de bois de leurs instruments. Puis retentit le gong. Le plus gros. Grave, profond, long. Il émet un son que je n’avais jamais entendu. Une vibration, une résonance, presque un ohm.

Le compositeur à qui l’on rendait hier soir hommage, José Evangelista, explique dans une vidéo de la SMCCQ certains principes de cette musique si caractéristique. « On dit que [la musique] est hétérophone parce que tous les musiciens, en réalité, jouent la même idée musicale, mais étant donné qu’elle est ornementée, on dirait qu’elle se superpose à elle-même. » En gros, c’est un peu comme si les musiciens jouaient en canon, mais avec un décalage minime de moins d’une seconde, d’où cette impression de superposition.

Grande particularité de ce concert, un orchestre d’instruments occidentaux, sous la direction de Walter Boudreau, s’est attaqué à la pièce Ô Bali. De toute beauté! Composée par Evangelista et inspirée du gamelan, on y sent toute l’influence balinaise dans la cadence comme dans la mélodie. Après, cette même pièce a été jouée par un gamelan, en grande première mondiale, devant nous. En toute honnêteté, il m’était plus facile de reconnaître l’influence du gamelan dans la composition d’Evangelista que de reconnaître la pièce entendue précédemment sous les rythmes du gamelan.

Les danseuses à l’oeuvre sur les rythmes du gamelan Giri Kedaton. Crédit photo: Jérôme Bertrand

 

Le spectacle comportait aussi des pièces de deux compositeurs balinais, interprétées par le gamelan, dont l’une comportait un numéro de danse classique typique de Bali. Trois danseuses ont pris d’assaut le centre de la scène, dans leurs chatoyants costumes rouges et jaunes, avec des coiffes majestueuses. Ondulations des bras, cou tendu, coup d’oeil et petits pas, elles ont raconté une histoire où elles personnifiaient des animaux, comme c’est souvent le cas dans cette danse traditionnelle. Cette fois-ci, gracieuses et agiles, elles se sont transformées en canards, aux rythmes des percussions, des flûtes et des gongs.

Ce spectacle fut donc une grande découverte, une incursion réussie dans une culture qui m’est complètement étrangère, mais que j’ai maintenant envie de découvrir davantage. Quand j’ai demandé à José Evangelista ce qu’il avait pensé de l’adaptation et de l’interprétation de sa composition au gamelan, il m’a répondu, d’un air amusé et avec une pointe de fierté:
« C’est comme s’amuser à être dans la tête du compositeur. Il y a plusieurs interprétations possibles, plusieurs voies. Ça, c’en est une.
– Et l’adaptation, elle vous a plu?
– C’est moi qui l’ai composée! a-t-il lancé. »

Ce qui me fait conclure que malgré les adaptations et possibles versions d’une composition-mère, malgré la touche d’autres artistes, l’auteur conserve en tout temps et sous toutes versions son sentiment de paternité sur l’oeuvre.

Bravo Evangelista!

L’ensemble Giri Kedaton, lors du concert Ô Bali.
Crédit photo: Jérôme Bertrand

(2017)

Figurants recherchés : Race, film sur Jesse Owens

6 Juin

Figurants recherchés : Race, film sur Jesse Owens

Des figurants sont recherchés pour participer au tournage du long métrage Race, sur la vie de Jesse Owens. La coproduction Grande-Bretagne / Canada s’étendra sur les mois de juin et juillet. Les tournages ont lieu à Montréal et les environs.

La production recherche des hommes et des femmes, noirs ou métissés (mulâtres), de tous les âges, incluant des enfants et des personnes âgées.

Mais attention, la mode capillaire de 1936 n’étant pas la même que celle de 2014, il faut tenir compte de la requête suivante:

  • Les cheveux doivent être NATURELS, c’est-à-dire sans rallonges, sans teinture, ni rastas (dreds). Si vous avez les cheveux courts, il vous faudra accepter de les laisser pousser. Par contre, les personnes ayant le crâne rasé ne pourront être retenues (à moins, de vous laisser pousser les cheveux!)

Si vous êtes intéressé, il vous suffit de faire parvenir les informations suivantes à l’adresse : Therace@figuration.net

  • Photos récentes de vous (une photo plain-pied et un plan plus rapproché)
  • Numéro de téléphone et adresse courriel
  • Mensurations (grandeur / poids / taille de vêtements)
  • Votre âge

Pour la petite histoire, Jesse Owens est une légende olympique, ayant battu cinq records du monde, en plus d’en égaler un sixième, le tout en l’espace de 45 minutes! C’était en mai 1935. L’année suivante, au moment des Jeux Olympiques de Berlin, il remporte quatre médailles d’or. Athlète américain, Owens est considéré comme le premier sportif noir de renommée internationale.

Sur le site officiel des Jeux Olympiques, on que lire que « Adolf Hitler espérait que les Jeux à Berlin démontreraient sa théorie de la supériorité raciale aryenne. Au lieu de quoi, les exploits d’Owens amenèrent le public de Berlin à saluer en héros un Afro-Américain. »

Voici un documentaire (en anglais) de 30 minutes qui vous permet d’en apprendre davantage sur Owens.

 

Photo: http://www.olympic.org/fr/jesse-owens

(2014)

Perspective: Noirs | MARIE-CHRISTINE JEANTY

28 Fév

Perspective: Noirs | MARIE-CHRISTINE JEANTY

Aujourd’hui, Perspective : Noirs rend hommage à sa lectrice #1, Marie-Christine Jeanty, qui a partagé avec le plus d’assiduité, sur les réseaux sociaux, les réflexions de nos différents participants. Marika, comme elle se fait appeler, a accepté de faire ici un retour sur cette série de portrait ainsi que de se prêter au jeu de répondre, elle aussi, aux trois questions posées à chacune des personnalités.

******

Marie-Christine Jeanty est étudiante à temps plein en animation et recherche culturelle à l’Uqàm, elle travaille aussi pour le projet Raconte-moi… Haïti et Montréal, du Centre d’histoire de Montréal, en plus d’être maman d’un enfant de 9 ans. Née è St-Léonard, elle a toujours vécu dans l’Est de Montréal. Après avoir étudié au Cégep de Brébeuf et fait un bref passage en journalisme à l’Université Concordia, elle choisit plutôt de s’orienter vers l’animation et la recherche culturelle. Au terme de ses études, en décembre 2013, Marie-Christine souhaite devenir médiatrice culturelle en milieu communautaire. Elle y voit là la meilleure façon d’allier son intérêt pour la culture et son amour des gens. Le projet Raconte-moi… Haïti et Montréal,  auquel elle se consacre actuellement en tant que coordonnatrice, met en valeur les Haïtiens qui sont arrivés à Montréal après le séisme de 2010 et les parrains qui les ont accueillis. On peut voir l’exposition et le documentaire de ce projet à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord, jusqu’au 23 mars 2013.

 

Née à : Montréal, Canada

Origine : Haïti

Profession : Étudiante

 

1. Qu’est-ce qui vous a séduit dans l’initiative Perspective: Noirs ?

La possibilité de faire comprendre de manière concrète aux jeunes issus de la communauté noire qu’il y a de nombreux modèles positifs de réussite. Leur montrer que, oui, tout est possible ou presque, qu’être Noir est une richesse, pas un boulet. J’ajouterais aussi  la possibilité de faire connaître à la société en général des personnalités qui gagnent a être vues et entendues.

2. Quels propos vous ont le plus touchée ?

Je me suis reconnue dans les propos d’Angelo Cadet, par rapport au fait que chez lui, on ne mettait pas l’emphase sur le fait d’être Noir et qu’on allait plutôt vers l’universalité. Mes parents ont plutôt ce genre d’approche. Chez moi, personne ne joue le rôle de la victime, on est toujours, dans la mesure du possible proactif.

Jenny Salgado, dans son appel aux dialogues, m’a aussi touchée.

En fait, chacune des personnalités m’a interpelée et inspirée à sa façon, à continuer de foncer et à prendre ma place. Ces propos ont renforcé mes convictions et mon désir d’être un agent de changement, une passerelle entre les générations, entre les cultures.

3. Que retenez-vous de l’ensemble de ces lectures ?

Qu’il faut être fier de cet aspect de notre identité, mais  toujours se rappeler que notre identité est beaucoup pus large que de simplement le fait d’être noir. De ne pas se donner de messages cognitifs négatifs du style : « Parce que je suis noire, je ne pourrai pas… »

4. Quelle vidéo vous a le plus inspirée ?

Celle de Jenny Salgado, à cause de son caractère historique au Québec.

 

5. Qu’est-ce que le fait d’être Noire vous a appris dans la vie?

Le fait d’être Noire, d’être québécoise d’origine haïtienne, m’a appris dans un premier temps, qu’il ne faut pas s’imposer de limites. Dans le sens où je crois qu’il ne faut pas se dire : « Parce que je suis noire…. je ne dois pas, je ne pourrai pas... » Dans un deuxième temps, qu’il ne faut pas laisser les autres nous en imposer. Finalement, je dirais qu’avec cette identité vient une fierté et une force qui permettent de faire face aux événements. Je crois que le fait, d’être Noire m’a aussi appris à mieux choisir mes batailles, à prendre le temps d’apprivoiser les autres, à prendre le temps d’évaluer une situation avant d’agir.

6. Qu’aimeriez-vous dire aux jeunes qui liront votre message ?

J’aimerais leur dire qu’il y a des nombreux « autrement » possibles. De ne pas avoir peur de prendre leur place. D’être fiers de leurs identités parfois multiples, de les voir comme une richesse, une source d’inspiration. De ne jamais se laisser abattre, qu’il y a différents chemins possibles pour atteindre ses rêves. Mes parents nous répètent souvent, à mes soeurs et à moi, cette citation d’Antonio Machado, ce poète espagnol : Caminante, no hay camino, se hace camino, al andar (Marcheur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant). Je leur dirai aussi de ne pas prendre les autres comme baromètre de leur réussite, car trop souvent, l’être humain se rabaisse en voyant ce que l’autre a accompli, au lieu de se concentrer sur ce qu’il pourrait lui-même accomplir. Chaque personne a son rythme et c’est ce qui fait la beauté du monde.

Je leur dirai aussi de bien connaître leur Histoire. Ce qui veut dire l’histoire de la société dans laquelle, ils vivent mais aussi celles de leurs ancêtres. Je crois que c’est quelque chose d’essentiel, peu importe l’endroit dans le monde ou l’on vit. Il est important de bien comprendre les enjeux de la société dans laquelle on vit.  Finalement, je leur dirai de laisser aller leur créativité dans toutes les dimensions de leurs vies.

7. Qu’aimeriez-vous dire à un immigrant ? 

Avant de leur dire quoi que ce soit, je partagerai avec lui un sourire empathique et j’enchaînerai en lui disant qu’immigrer n’est pas simple et que je comprends son déchirement. Je prendrai le temps de l’écouter. Ensuite, je lui dirai : Bienvenue dans ton nouveau chez toi. C’est un nouveau chapitre de du livre qu’est ta vie qui commence. Le Québec est chanceux de t’avoir et n’aie pas peur de foncer, de prendre ta place, peu importe les circonstances.

Tu es la seule véritable limite de tes rêves. Le Québec a beaucoup à t’offrir afin que tu puisses t’épanouir pleinement et, clairement, tu as beaucoup à lui offrir aussi. Chaque contribution est importante afin de façonner le Québec de demain.

 

Marie-Christine Jeanty

Pour les propos de ces femmes survivantes du séisme en Haïti qui se reconstruisent et ne se laissent pas abattre, à l’image de tant de femmes noires, Marie-Christine vous propose de visionner la bande annonce du documentaire Raconte-Moi…Haiti et Montreal.

 

Présentation de Perspective: Noirs
1er février: Oliver Jones (FR) | (ENG)
2 février: Dominique Anglade
3 février: Brian Tyler
4 février: Tetchena Bellange
5 février: Ulrick Chérubin
6 février: Jenny Salgado
7 février: Dorothy Rhau
8 février: Henri Dorvil
9 février: Isabelle Massé
10 février: Fabrice Vil
11 février: Anthony Kavanagh
12 février: Jean David Prophète
13 février: François Bugingo
14 février: Sarodj Bertin
15 février: Francesca Nelson 
16 février: Étienne Routhier-Fillion
17 février: Maxën Aly
18 février: Nefertari Bélizaire
19 février: Ali Nestor Charles
20 février: Paola Rachel Jean-Pierre
21 février: Benz Antoine (RF) | (ENG)
22 février: Stéphanie Hyppolite
23 février: David Calizaire
24 février: Christine Mitton
25 février: Edem Awumey
26 février: Corneille
27 février: Angelo Cadet

 

 

Perspective: Noirs | ANGELO CADET

27 Fév

Perspective: Noirs | ANGELO CADET

(Crédit photo: © Manoucheka LaCherie)

Angelo Cadet est comédien et animateur.  Né en Haïti, sa famille s’est installée à Alma alors qu’il n’avait que cinq ans, puis à Montréal vers l’âge de dix ans. Le jeune Angelo fréquentera plusieurs écoles secondaires, ses parents ayant déménagé fréquemment. Il étudiera les communications au Conservatoire Lasalle et obtiendra un baccalauréat en art dramatique de l’Université du Québec à Montréal. Diplôme en poche, la carrière d’Angleo Cadet démarre bien : il tourne dans des publicités ainsi qu’au cinéma, il travaille à Musique Plus et Musimax dès 1995 et ce, durant neuf ans, il travaille également pour TVOntario, pour ne nommer que ces endroits. À un certain moment, il avait même trois agents qui géraient pour lui ses activités professionnelles. Au cours des années 2000,  on l’a notamment vu comme reporter culturel à TQS (Flash), à ARTV (Les Rendez-vous ARTV) ainsi qu’en tant que co-animateur et co-concepteur de l’émission humoristique Le 9.5, sur les ondes de VOX (MAtv). Angleo Cadet enseigne depuis 2006 le journalisme télé au Conservatoire Lasalle, tout en poursuivant ses activités artistiques. En février 2013, il a été porte-parole du Mois de l’histoire des Noirs.

 

Né à : Jacmel, Haïti

Origine : Haïti

Profession : Comédien, animateur, enseignant

 

1. Ce que le fait d’être Noir m’a appris dans la vie :

Je pourrais répondre rien mais en-même temps ce serait faux. J’ai appris à être un être humain avant d’être Noir. On ne se réveille pas en se disant : « Mon Dieu, je suis Noir ! » On  se réveille parce qu’on est maintenant une mère ou un père, on se réveille pour son travail, pour soi-même.

Je me bats contre ces choses-là. Je ne veux pas que les gens me voient simplement comme un Noir. Je sais que je suis Noir, je n’ai pas besoin qu’on me le rappelle. Avant tout, je veux qu’on vienne connaître la personne en moi. Je veux vraiment qu’on aille vers l’autre. C’est comme ça que j’ai été élevé : tendre la main et ne rien attendre en retour. L’être humain, c’est le côté universel de tout. La race, ce n’est pas ce qui m’importe, c’est la personne avant tout.

Chez nous, il y avait l’ONU à la maison tous les vendredis ! Mes parents rassemblaient tous les immigrants, les gais, les Noirs, des gens de toutes les races et ils les invitaient à la maison. J’ai connu des gens de toutes les origines. J’ai baigné dans ce côté universel.

2. Ce que j’aimerais dire aux jeunes qui liront mon message :

Je vous écoute.

Je leur dirais de relire ce que je viens d’écrire plus haut et d’écrire eux aussi, à leur façon. Comme un jet d’énergie qui vient de la jeunesse. On peu relire ce qu’on a écrit à 14-15 ans et être très surpris. On peut être naïf, fleur bleue, inatteignable.

Je leur dirais d’écrire aussi comment ils se trouvent en tant que citoyens, en tant qu’êtres et citoyens du monde. J’ai envie d’apprendre d’eux, j’ai envie de savoir ce qu’ils veulent dire. Je veux que les jeunes parlent et s’affirment, communiquent, pensent, débattent. Je veux laisser la place aux jeunes afin qu’ils se sentent invités, bienvenus, compris et écoutés.

S’approprier une tribune ce n’est pas facile. D’où l’importance qu’ils se sentent écoutés.

Si les jeunes ne s’expriment pas, ils auront des séquelles dans le monde adulte. Si tu es écouté, que tu aies raison ou tord, tu es déjà écouté, tu es dès lors un porte-voix. Autrement, les frustrations naissent…

3. Ce que j’aimerais dire à un immigrant :

C’est comme dans un couple, je vous dirais : il faut de l’écoute. Quand vous arrivez ici, il vous faut observer, écouter.

Quand il y a du partage, il y a de la participation. Il faut vous faire apprivoiser, et apprivoiser l’autre en retour; il y a de l’amour dans tout ça. Il y a des hauts et des bas aussi. S’il n’y a pas de participation, il n’y a pas de créativité. La créativité crée des rencontres. Les rencontres des trouvailles et des retrouvailles. Il faut que ça parte de vous. Vous pouvez observer au départ, vous pouvez vous laisser apprivoiser mais au bout d’un moment, vous devez participer, sans vous poser de questions.

Qu’on le veuille ou non, si vous êtes en peine ville, il faut que vous alliez vers l’autre. Il y a un marché, un parc, une partie de football, du théâtre, participez! Il faut que le fait d’aller vers l’autre devienne comme un instinct, c’est essentiel, et ça vous apportera un sentiment incommensurable.

Il faut aussi que les gens comprennent que les immigrants ont des complexes et des barrières : la langue, les vêtements, l’argent. Ils n’ont pas toujours les ressources pour être aussi à l’aise qu’ils le voudraient, à l’aise d’aller vers l’autre avec leurs vêtements différents et leur accent. Ils n’ont pas les moyens de tout avoir comme nous tout de suite. Ce sont des barrières, au même titre que celles de certains Québécois qui ne sont pas à l’aise de s’exprimer en anglais.

Je me suis amusé à inviter des Blancs dans des fêtes où il n’y avait que des Noirs. Ils m’ont dit : « Ha! Je comprends… » On reçoit de regards qui peuvent être doux et d’autres durs…  Le racisme par un rejet silencieux, c’est la pire chose ! Le corps parle ! Imaginez-vous à la place de l’immigrant !

Ça va certainement prendre encore 25 à 30 ans avant qu’on puise commencer à voir les effets positifs de l’immigration de nos parents. Même s’il n’y a que trois ou quatre Noirs à St-Jérôme ou à Chicoutimi, les choses ont changé. Aujourd’hui, les gens savent qui sont Luther King, Mandela, Obama. Mais il y a encore beaucoup de stéréotypes et de préjugés.

 

Angelo Cadet

 

Présentation de Perspective: Noirs
1er février: Oliver Jones (FR) | (ENG)
2 février: Dominique Anglade
3 février: Brian Tyler
4 février: Tetchena Bellange
5 février: Ulrick Chérubin
6 février: Jenny Salgado
7 février: Dorothy Rhau
8 février: Henri Dorvil
9 février: Isabelle Massé
10 février: Fabrice Vil
11 février: Anthony Kavanagh
12 février: Jean David Prophète
13 février: François Bugingo
14 février: Sarodj Bertin
15 février: Francesca Nelson 
16 février: Étienne Routhier-Fillion
17 février: Maxën Aly
18 février: Nefertari Bélizaire
19 février: Ali Nestor Charles
20 février: Paola Rachel Jean-Pierre
21 février: Benz Antoine (RF) | (ENG)
22 février: Stéphanie Hyppolite
23 février: David Calizaire
24 février: Christine Mitton
25 février: Edem Awumey
26 février: Corneille

28 février: Marie-Christine Jeanty

 

Perspective: Noirs | CORNEILLE

26 Fév

Perspective: Noirs | CORNEILLE

Corneille est chanteur. Né en Allemagne, il avait six ans lorsqu’il a mis les pieds au Rwanda, pays d’origine de ses parents. Il y passe sa jeunesse jusqu’à ce que les affres du génocide le fassent fuir, lui, survivant, vers l’Allemagne, puis vers le Canada. En 1997, il entreprend des études en communications à l’Université Concordia. Sa passion pour la musique le gagne peu à peu et il fonde, à la fin des années 90, un groupe Rythme n’ Blues. En 2001, il quitte la formation pour se consacrer à l’écriture d’un premier album solo, Parce qu’on vient de loin, sorti en 2002. Le succès est vif, la carrière de Corneille est lancée, tant au Québec qu’en France. Partageant désormais son temps de part et d’autre de l’Océan, Corneille, qui a depuis mis en marché quatre autres albums, entretient une prolifique carrière sur les deux continents. Il vit maintenant avec sa jeune famille en banlieue Nord de Montréal.

 

Né à : Fribourg-en-Brisgau, Allemagne

Origine : Rwanda

Profession : Chanteur

 

1. Ce que le fait d’être Noir m’a appris dans la vie :

J’apprends encore! J’ai une expérience de la négritude assez particulière, dans la mesure où j’ai commencé à être conscient de ma couleur au moment ou j’ai commencé à être connu. Jusqu’à l’âge de cinq ou six ans, j’ai habité en Allemagne, je n’y ai jamais ressenti quelconque rejet de la part des autres enfants en raison de ma couleur. J’ai vécu autre chose quand j’étais petit, mais pas ça.

Arrivé au Rwanda, à l’âge de 6 ans, je me suis senti différent pour la première fois. Ma différence n’avait rien à voir avec ma couleur,  mais tout à voir avec mon background culturel : j’étais de langue et de culture allemande. J’ai dû m’adapter à la culture de mes parents à un très jeune âge.

C’est au moment où j’ai commencé à être connu, au Québec et en France, que j’ai commencé à me trouver dans des cercles où j’étais le seul Noir. Ça m’a fait réfléchir sur la condition de la personne noire. C’est face à la popularité et la notoriété que la réflexion s’est présentée.

J’ai donc appris, en étant noir, que rien n’est Blanc ou Noir. Il y a des zones grises partout. J’ai aussi appris que le statut social pouvait parfois dépasser la couleur.

Quand tu vas dans un restaurant huppé, n’importe où dans le monde, dès lors que tu es de notoriété publique, on ne reconnaît pas un homme Noir versus un homme Blanc, on reconnaît un artiste connu. Les portes s ‘ouvrent malgré les préjugés qu’on peut avoir. Je pense d’ailleurs que c’est la raison pour laquelle, dans un pays comme les États-Unis, atteindre un succès, une notoriété publique et une supériorité financière est une chose qui obsède la communauté noire. Quand on sort la black card aux États-Unis, on n’a plus de couleur.

Il y a si peu de Noirs dans cette haute sphère sociale, si peu dans les médias, dans certains milieux dits élitistes du showbiz, si peu dans des endroits de loisirs branchés ou très cotés, dans des grands restos ou grands hôtels. Ça me frappe parce que lorsque j’y vais, jusqu’à ce qu’on me reconnaisse, on me regarde bizarrement. Je vois les gens se demander qui je suis. On a beau se dire qu’il y a une question de nombre, mais quand même, la proportion en terme de population blanche versus noire n’est pas maintenue en politique, ni dans les médias, et surtout pas dans mon domaine. Il n’y a pas de grande star en musique en France qui soit, par exemple, féminine et noire. Une vrai star : aucune ! Ici, on n’en parle même pas ! Des artistes, oui, mais des stars, non. Il y a pourtant une très forte communauté noire. C’est beaucoup plus complexe qu’une question de racisme ou de xénophobie. C’est purement économique et c’est aussi en relation avec qui nous sommes, avec des éléments inhérentes à l’être humain. On peut se sentir rassuré ou menacé par  le nombre.

2. Ce que j’aimerais dire aux jeunes qui liront mon message :

J’aimerais leur dire de ne pas s’inquiéter. Je pense que le monde évolue dans une direction qui favorise les mélanges de couleur, de culture; qui favorise des échanges qui n’étaient pas possibles quand j’étais jeune et encore moins quand mes parents et grands-parents l’étaient. Je crois que le monde va se structurer autour de valeurs culturelles qui seront beaucoup moins segmentées qu’elles ne l’étaient dans le passé. Je pense que, Noir ou Blanc, on va de plus en plus pouvoir trouver sa place et tirer son épingle du jeu en fonction de ses capacités et compétences, davantage que par rapport à son appartenance ethnique. Le fait que la couleur puisse être un handicap est de moins en moins vrai. La perception de ce que c’est qu’être Noir va changer. Une première et une deuxième élection d’Obama, aux États-Unis, aux yeux de mon fils qui vient de naître ou de celui d’un enfant de 7 ans qui commence à lire, ça envoie le message qu’un président noir aux États-Unis, c’est normal. Un jour, ce sera une femme. Ce ne sera pas extraordinaire, comme il n’est plus extraordinaire d’être Noir à la tête d’une multinationale aux États-Unis. Ça fera simplement partie du cours normal de la vie.

Être dans l’excellence n’exclura plus les Noirs ni les gens de couleurs, ce fossé va se resserrer de plus en plus. Le monde change, les économies changent et on a une nouvelle génération qui vit dan un monde où Noirs et Blancs cohabitent et peuvent avoir besoin les uns des autres.

3. Ce que j’aimerais dire à un immigrant :

Il y a moyen de pas venir au Québec au moins de février! Arrange-toi pour venir en mai ou juin!

Il faudrait être un peu de mauvaise foi que de dire qu’un immigrant pourrait arriver à Montréal et se sentir tout de suite à l’écart à cause de sa couleur. J’ai été élevé par des parents imprégnés par la culture occidentale qui n’avaient aucun complexe du Noir par rapport à l’homme Blanc. Aujourd’hui, il y a tellement de mélanges culturels que la couleur, ça reste un habillage.

Je suis immigrant moi-même. Souvent on immigre parce qu’on n’a pas le choix, parce qu’on est en mode survie, parce qu’on est à la recherche de quelque chose de meilleur que ce qu’on laisse derrière soi.

Je peux dire à l’immigrant la même chose qu’à un jeune. Je suis très optimiste pour l’avenir, pas du tout pessimiste. Je pense que l’humanité évolue et que notre intelligence émotive est aussi en train d’évoluer. On aura de plus en plus de compassion les uns envers les autres parce on n’a pas le choix. Un immigrant qui arrive va, de plus en plus souvent, se sentir davantage accepté que toléré.

 

Corneille

Corneille recommande le visionnement du documentaire Sing your song, sur le chanteur Harry Bellafonte, dont voici la bande-annonce.

 

Présentation de Perspective: Noirs
1er février: Oliver Jones (FR) | (ENG)
2 février: Dominique Anglade
3 février: Brian Tyler
4 février: Tetchena Bellange
5 février: Ulrick Chérubin
6 février: Jenny Salgado
7 février: Dorothy Rhau
8 février: Henri Dorvil
9 février: Isabelle Massé
10 février: Fabrice Vil
11 février: Anthony Kavanagh
12 février: Jean David Prophète
13 février: François Bugingo
14 février: Sarodj Bertin
15 février: Francesca Nelson 
16 février: Étienne Routhier-Fillion
17 février: Maxën Aly
18 février: Nefertari Bélizaire
19 février: Ali Nestor Charles
20 février: Paola Rachel Jean-Pierre
21 février: Benz Antoine (RF) | (ENG)
22 février: Stéphanie Hyppolite
23 février: David Calizaire
24 février: Christine Mitton
25 février: Edem Awumey

27 février: Angelo Cadet
28 février: Marie-Christine Jeanty

 

Perspective: Noirs | EDEM AWUMEY

25 Fév

Perspective: Noirs | EDEM AWUMEY

(crédit photo: © Louise Leblanc)

Edem Awumey est né au Togo en 1975. Après quelques années passées en France où il publia son premier roman Port-Mélo (Gallimard 2006, Grand-Prix de littérature de l’Afrique noire), il s’est installé au Québec en 2005. En 2009, son deuxième roman, Les pieds sales (Boréal, Seuil), était finaliste au Prix Goncourt. Il est également l’auteur d’un essai, Tierno Monénembo : le roman de l’exil (WVB, 2006). Ses romans s’inscrivent pour une bonne part dans les lieux imaginaires de l’enfance, du voyage et de la mémoire. Il vit sur les bords de la Gatineau, à la frontière du Québec et du Canada anglais. Un troisième roman, Rose déluge, paraît à l’automne 2011 au Boréal. Edem Awumey est également chargé de cours de littérature francophone à l’Université Mcgill à Montréal.

 

Né à : Apégamé, Togo

Origine : Ewé et Mina – Golfe de Guinée, ancienne côte des esclaves avec Ouidah au Bénin et Elmina au Ghana.

Profession : Auteur, Enseignant.

 

1. Ce que le fait d’être Noir m’a appris dans la vie :

C’est après avoir quitté l’Afrique que je me suis senti Noir. Dans un regard et un univers qui étaient au départ celui de l’Autre, l’Occident. Ma différence m’était renvoyée à la face. Il y aura des tensions, de l’attention aussi, du rejet ou un désir de communication dans ce regard. La communion peut venir après. Être Noir m’aura appris la réalité d’un mur de préjugés et de la différence négative à briser pour m’imposer. Pour renaître à la fois moi-même et porteur de tous les fruits de la rencontre. Et surtout me libérer des blessures d’une histoire douloureuse, la douleur dont je n’ai pas le monopole, réagir et renaître.

2. Ce que j’aimerais dire aux jeunes qui liront mon message :

Et si nous revoyions ensemble ce vieux film qui montre sur une tribune de l’Amérique le pasteur Martin Luther King Jr prononçant son discours «I have a dream»… Oui. Rêver, et se donner les moyens, se battre pour que le rêve prenne forme. Le temps que l’on met pour y arriver n’est pas le plus important. La plus belle réalisation est bien souvent le fruit d’une construction lente, patiente. Se tenir prêt à défendre la liberté, refuser le carcan et l’ordre qui brisent.

3. Ce que j’aimerais dire à un immigrant :

À un immigrant, je dirais ceci : ce pays du Canada sait donner à chacun sa chance. Mais il faut au départ avoir une idée, une vision claire de ce qu’on veut y faire. Prendre le temps de comprendre comment fonctionne cette société. Oser. Et puis… c’est pas rien d’être vraiment bilingue ici ! Une dernière chose : ce pays appartient à tous ceux qui la construisent tous les jours.

 

Edem Awumay

Voici la chanson Indépendance cha cha, qui me renvoie au temps de la rumba et de l’Afrique des années 1960, celles d’un espoir bien vite brisé.

 

Présentation de Perspective: Noirs
1er février: Oliver Jones (FR) | (ENG)
2 février: Dominique Anglade
3 février: Brian Tyler
4 février: Tetchena Bellange
5 février: Ulrick Chérubin
6 février: Jenny Salgado
7 février: Dorothy Rhau
8 février: Henri Dorvil
9 février: Isabelle Massé
10 février: Fabrice Vil
11 février: Anthony Kavanagh
12 février: Jean David Prophète
13 février: François Bugingo
14 février: Sarodj Bertin
15 février: Francesca Nelson 
16 février: Étienne Routhier-Fillion
17 février: Maxën Aly
18 février: Nefertari Bélizaire
19 février: Ali Nestor Charles
20 février: Paola Rachel Jean-Pierre
21 février: Benz Antoine (RF) | (ENG)
22 février: Stéphanie Hyppolite
23 février: David Calizaire
24 février: Christine Mitton

26 février: Corneille
27 février: Angelo Cadet
28 février: Marie-Christine Jeanty

 

 

 

Perspective: Noirs | BENZ ANTOINE (FR)

21 Fév

Perspective: Noirs | BENZ ANTOINE (FR)

Benz Antoine est comédien, il joue aussi bien en français qu’en anglais et sa carrière le fait aujourd’hui voyager du Québec à Los Angeles, en passant par Totonto et Vancouver. Né à Montréal, Rubens Antoine, l’aîné d’une famille de trois enfants, était si doué en classe qu’il a sauté sa quatrième année. D’un esprit vif et curieux, il entreprendra des études en économie, à l’Université Concordia, avant de bifurquer vers la philosophie. À 21 ans, il démarre une carrière de rappeur qu’il entretiendra durant deux ans, soit jusqu’à ce qu’on lui offre ses tout premiers rôles. Il a depuis joué dans plus de 75  films et émissions de télévision. Celui qui incarne, notamment, le sympathique policier Tyler dans la télésérie 19-2, prévoit publier un premier livre au printemps 2013.

 

Né à : Montréal, Québec

Origine : Haïti

Profession : Acteur, réalisateur, auteur, scénariste,

 

1. Ce que le fait d’être Noir m’a appris dans la vie :

La chose la plus importante que le fait d’être Noir m’a appris dans la vie est de ne laisser aucun obstacle m’éloigner de mon objectif.

Une différence n’est négative que si on la laisse être négative. J’ai transformé en positif tout ce que je pouvais porter de négatif. C’est comme ça que je mène ma vie, c’est ce en quoi je crois et jusqu’à présent, j’ai un taux de succès de 100% au cours des 20 dernières années. On a 100% de chances d’échouer lorsqu’on n’essaie pas. Je ne laisserai jamais une simple caractéristique physique me définir.

2. Ce que j’aimerais dire aux jeunes qui liront mon message :

Si je pouvais parler aux jeunes tous les jours, à cœur de jour, je serais un homme heureux. Ils sont le présent et le futur. La différence entre un jeune qu’on encourage et un autre que l’on décourage est phénoménale. Quand vous arrivez à voir le monde sans limite, tout ce que vous voulez, vous pouvez l’obtenir.

C’est l’attitude que j’adorerais insuffler à chaque enfant.

Quand je suis découragé, comme il nous arrive tous de l’être de temps à autre, je me remémore les choses qui ont été des succès pour moi ou pour les autres. Si Obama peut être le président des États-Unis, alors tout le reste, c’est du gâteau.

3. Ce que j’aimerais dire à un immigrant :

Je lui dirais ce que mon oncle, qui fut un jour immigrant, m’a dit:

“Un immigrant, ça n’existe pas. C’est votre pays autant que celui de n’importe qui d’autre, alors, il suffit de prendre sa place.” Et c’est ce que j’ai fait.

Si vous maîtrisez la langue et que vous vous intégrez en respectant les lois du pays, alors ce pays sera le vôtre!

 

Benz Antoine

English version here

« The Drewey Bozella Story » une histoire inspirante de ténacité et de détermination dans l’atteinte d’un rêve.

 

Présentation de Perspective: Noirs
1er février: Oliver Jones (FR) | (ENG)
2 février: Dominique Anglade
3 février: Brian Tyler
4 février: Tetchena Bellange
5 février: Ulrick Chérubin
6 février: Jenny Salgado
7 février: Dorothy Rhau
8 février: Henri Dorvil
9 février: Isabelle Massé
10 février: Fabrice Vil
11 février: Anthony Kavanagh
12 février: Jean David Prophète
13 février: François Bugingo
14 février: Sarodj Bertin
15 février: Francesca Nelson 
16 février: Étienne Routhier-Fillion
17 février: Maxën Aly
18 février: Nefertari Bélizaire
19 février: Ali Nestor Charles
20 février: Paola Rachel Jean-Pierre

21 février: Benz Antoine (ENG)

22 février: Stéphanie Hyppolite
23 février: David Calizaire
24 février: Christine Mitton
25 février: Edem Awumey
26 février: Corneille
27 février: Angelo Cadet
28 février: Marie-Christine Jeanty

 

Perspective: Noirs | BENZ ANTOINE (ENG)

21 Fév

Perspective: Noirs | BENZ ANTOINE (ENG)

Benz Antoine is an actor who is as much at ease in English as in French.  These days, his career  takes him from Quebec to LA, with frequent stops in Toronto and Vancouver.  Rubens Antoine was born in Montreal, the oldest of three siblings, and was so academically gifted that he skipped 4th grade.  His intellectual range and curiosity was so great that, during his University studies in Economics,  he fell in love with the world of ideas and found himself studying philosophy.  At 21 he started a rap career, which he did succesfully for two years.  That’s when he got his first acting job.  Since that first role, he’s appeared in more than 75 films and TV shows.  His most current TV series, 19-2, is a phenomenon in Quebec.  Antoine plays the sympathetic patrolman Tyler.  Never content with standing still, Benz Antoine will stretch his boundaries again when he publishes his first book in the Spring of 2013.

 

Place of birth: Montreal, Québec

Black roots from: Haïti

Profession: Actor, director, writer

 

1. What I have learned in life from the fact of being Black :

The most important thing being Black has taught me is to never let anything stand in the way of what you want.

A difference is only a negative if you let it be that. I have turned all my personal Negatives into POSITIVES.That is how I live, that is what I believe and so far I have 100% success rate, with a 20 year track record. You will miss 100% of the shots you don’t take, and I will never let a simple physical characteristic define me.

2. What I’d like to tell the young people reading my note :

If I could speak to young people all day and everyday I would be a happy man.They are the present and the future. The difference between a child that we EN-courage and one this is DIS-couraged is phenomenal. When you see the world as limit-LESS anything you want you can have.

That is the attitude I would love to inject in all children and whenever I get DIS-couraged, as we all do sometimes, I remind myself of the things that have been successful for me as well as others. If Obama can be the president of the United States, anything else is a piece of cake.

3. What I’d like to let an immigrant know :

I would tell them what my once-immigrant uncle told me:

« There is no such thing as an « Immigrant ».  This is YOUR country as much as anyone else’s »  donc il faut prendre sa place »

And that is what I have done. If you master the language, and you are willing to adhere to the laws of the land, then the land will be yours!

 

Benz Antoine

Version française ici

« The Drewey Bozella Story » an inspirational story of persistance and determination towards the reach of one’s goal.

 


Présentation de Perspective: Noirs

1er février: Oliver Jones (FR) | (ENG)
2 février: Dominique Anglade
3 février: Brian Tyler
4 février: Tetchena Bellange
5 février: Ulrick Chérubin
6 février: Jenny Salgado
7 février: Dorothy Rhau
8 février: Henri Dorvil
9 février: Isabelle Massé
10 février: Fabrice Vil
11 février: Anthony Kavanagh
12 février: Jean David Prophète
13 février: François Bugingo
14 février: Sarodj Bertin
15 février: Francesca Nelson 
16 février: Étienne Routhier-Fillion
17 février: Maxën Aly
18 février: Nefertari Bélizaire
19 février: Ali Nestor Charles
20 février: Paola Rachel Jean-Pierre

21 février: Benz Antoine (RF)

22 février: Stéphanie Hyppolite
23 février: David Calizaire
24 février: Christine Mitton
25 février: Edem Awumey
26 février: Corneille
27 février: Angelo Cadet
28 février: Marie-Christine Jeanty

Ai-je bien compris où vous voulez en venir, M. Harper?

5 Avr

Ai-je bien compris où vous voulez en venir, M. Harper?

Si je comprends bien, M. Harper :

Votre gouvernement refuse aux scientifiques le droit de parler aux journalistes des résultats de leurs recherches et des conclusions qu’ils en tirent. En propre, vous ne leur défendez pas de parler, mais ne leur donnez le droit de le faire qu’après avoir obtenu l’autorisation de votre service des relations publiques. Le seul problème c’est que dans les médias, les choses doivent aller vite alors que dans la bureaucratie, les autorisations progressent souvent bien lentement. Appelons ça un obstacle majeur. Ajoutons aussi que les scientifiques affirment que « les demandes d’entrevues sont régulièrement refusées ».

En février dernier, une coalition de scientifiques vous a d’ailleurs écrit pour demander que cesse le musellement de leur communauté. « Les Canadiens ont le droit de mieux connaître la science qu’ils financent et d’accéder librement aux explications des scientifiques publics. L’éclairage de ces experts de calibre international est essentiel à la compréhension des enjeux modernes, au débat démocratique et à des prises de décision éclairées touchant tant la santé publique que la protection de l’environnement ou le développement économique. »

À la fin de 2011, le gouvernement Harper (n’est-ce pas ainsi que vous avez contraint vos fonctionnaire de nommer le gouvernement canadien, sous peine de congédiement ?)  a choisi, au nom de Canada, de se retirer de l’Accord de Kyoto, parce qu’il trouvait « stupides » les cibles à atteindre. C’est bien […]