Samedi le 20 avril 2013 aura lieu à Montréal la seconde édition de la Journée de la diaspora haïtienne. Pour l’occasion, le Musée McCord ouvre grand ses portes pour accueillir auteurs, artistes, conférenciers et réalisateurs désireux de partager leur culture avec les Québécois de tous les horizons.
« On invite en grand nombre tous les Haïtiens, bien sûr, explique Jean David Prophète, du Groupe DP Consultations, organisateur de l’événement. Mais c’est davantage destiné aux Québécois et néo-Québécois, afin de leur faire découvrir notre culture. » La Journée de la diaspora haïtienne a pour but de souligner les contributions des expatriés et de leurs descendants, tant auprès de la mère-patrie que des pays d’accueil. Elle se déroule le 20 avril, à divers endroits dans le monde.
Plusieurs activités culturelles
Une dizaine d’auteurs haïtiens ont fait le voyage spécialement pour venir présenter leurs écrits. Romans, livres jeunesse, essais, livres d’histoire: il y en aura pour tous les goûts.
Trois documentaires seront également présentés au public.
15h00: le Centre d’histoire de Montréal présente « Raconte-moi… Haïti et Montréal« , un documentaire qui raconte le parcours d’immigrants haïtiens qui se sont installés à Montréal à la suite du séisme de 2010. Une réalisation de Radu Juster, qui sera également présent.
16h00: Personnalité de la diaspora haïtienne de Montréal, un documentaire qui met en lumière certaines personnalités de la diaspora haïtienne vivant maintenant au Québec, une réalisation de Rony Sanon.
À 17h30, il y aura vernissage de l’exposition Solidaire, Québec Haïti, présentée par Alternatives, en présence de Madame Diane De Courcy, Ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles du Québec. Les oeuvres de cette exposition ont toutes été faites par de jeunes haïtiens âgés de 16 à 25 ans, qui ont expédié leurs joyaux à Montréal, soutenus par l’organisme haïtien Aprosifa. Cet organisme qui oeuvre dans le domaine de la santé, offre aussi aux jeunes un soutien psychologique et utilise l’art comme moyen thérapeutique et de développement personnel. À 19h00, les oeuvres seront mise en vente lors d’un encan bénéfice. Les fonds seront versés à l’organisme Aprosifa, afin qu’il puisse poursuivre ses activités auprès des jeunes.
Un événement ouvert aux familles
À 10h30, on invite les tout petits à un atelier de lecture en présence de l’auteure Arcelle Appolon. Son dernier livre, Les aventures de Nanou et Ti Ko, est à la fois en français et en créole haïtien.
Les organisateurs invitent aussi les enfants et les étudiants à arriver munis d’un livre. Tous les livres amassés seront expédiés en Haïti pour soutenir le projet d’aménagement d’une bibliothèque à Croix-des-bouquets, une petite ville située à environ 30 minutes à l’Est de Port-au-Prince. La bibliothèque existe déjà, mais elle a besoin de livres, mais aussi d’un bon coup de pinceau et d’un peu d’aménagement. C’est ce à quoi serviront les fonds recueillis grâce à l’admission de 10$.
Le 17 avril à Cap sur l’été, en tant que collaboratrice techno officielle de l’émission, j’ai présenté une chronique sur la tatouage électronique.Voici un complément d’information.
Qui aurait pu imaginer qu’un jour, un mince petit tatouage amovible pourrait à la fois prendre votre pouls, votre température, mesurer votre rythme respiratoire et même votre activité cérébrale? La jeune scientifique Nanchu Lu, de l’Université du Texas, a mis au point ce tatouage électronique aux capacités étonnantes.
Ce mince tatouage, dont les caractéristiques s’apparentent à la peau humaine, comporte des capteurs, un circuit imprimé, des diodes, des transistors et des antennes. Il contient tout ce qu’il faut pour faire la lecture vos signes vitaux et les transmettre, par exemple, à un médecin, aux services d’urgence ou à un entraîneur dans le cas d’un sportif de haut niveau. C’est l’expression de la nanotechnologie dans l’une de ses plus jolies formes!
Ce tatouage électronique pourrait faciliter le retour à la maison après une opération en envoyant directement au médecin les informations dont il a besoin pour évaluer votre état. Il pourrait simplifier les soins à domicile, administrés par des infirmiers ou aidants naturels. Même durant une opération, il trouve son utilité. Il pourrait éviter au patient les inconfortables branchements aux divers moniteurs dont les fils s’avèrent aussi encombrants pour le personnel hospitalier.
Placé sur la gorge, le tatouage peut reconnaître certains mots simples, comme « gauche », « droite », « en haut », « en bas ». Avec sa connexions sans fil, le tatouage pourrait donc servir à contrôler à distance un ordinateur ou un autre appareil. Cette invention pourrait être fort utile aux gens qui vivent avec des problèmes neurologiques ou de motricité.
Nanchu Lu a reçu , à Paris, le 15 février dernier, le Grand Prix du forum NetExplo 2013, la couronnant ainsi grande gagnante parmi 500 entreprises. Elle a également fait partie, en 2012, de la prestigieuse liste du MIT des « 35 personnes les plus innovantes de moins de 35 ans ».
Une entreprise américaine a déjà passé un accord avec l’université du Texas et compte commercialiser cette invention d’ici 2015. À terme, le tatouage devrait également pouvoir poser un diagnostic, administrer un médicament et transmettre des données en temps réel.
L’émission Cap sur l’été est diffusée tous les jours, à Radio-Canada, de 16h à 17h30, en rediffusion à 23h.
On peut revoir l’émission du 17 avril ici (ma chronique arrive à 37:30 min).
Samedi dernier, je faisais partie de l’assistance de l’émission En direct de l’Univers. Et comme il arrive parfois, la magie s’est produite!
L’invité de la semaine était l’énergique et inénarrable Guy Jodoin, qui nous a donné tout un spectacle! Mais du rire, on est aussi passé aux larmes, c’est bien l’une des caractéristiques de cette émission qui mêle si bien plaisir, nostalgie et émotions.
Nous avons vu Vincent Vallières entrer sur scène, guitare en bandoulière, et entammer les premiers accords d’On va s’aimer encore. Même sans mise en scène, elle vous tire une larme, cette chanson, tellement son texte est beau! Sont alors venus se joindre à lui les parents de Guy Jodoin. Ils sont amoureux depuis 54 ans. Et avec le plus grand naturel du monde, les voix chevrotantes des parents de Guy, chargées d’amour, de vécu et d’expérience, se sont mêlées à celle de Vincent Vallières…
On va s’aimer encore
Au travers des doutes
Des travers de la route
Et de plus en plus fort
Et les mots de Vincent Vallières portaient, à ce moment-là, tout le poids des doutes vaincus, le poids des années traversées et des victoires gagnées à deux. Et ces voix résonnaient et emplissaient le studio d’une façon toute spéciale, tellement remplies d’amour. À ce moment précis, j’ai souhaité qu’on leur ressemble, mon amour, j’ai souhaité que l’on vive vieux, nous aussi, et qu’à 80 ans passés, on se regarde encore dans les yeux en chantant…
Aujourd’hui, Perspective : Noirs rend hommage à sa lectrice #1, Marie-Christine Jeanty, qui a partagé avec le plus d’assiduité, sur les réseaux sociaux, les réflexions de nos différents participants. Marika, comme elle se fait appeler, a accepté de faire ici un retour sur cette série de portrait ainsi que de se prêter au jeu de répondre, elle aussi, aux trois questions posées à chacune des personnalités.
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Marie-Christine Jeanty est étudiante à temps plein en animation et recherche culturelle à l’Uqàm, elle travaille aussi pour le projet Raconte-moi… Haïti et Montréal, du Centre d’histoire de Montréal, en plus d’être maman d’un enfant de 9 ans. Née è St-Léonard, elle a toujours vécu dans l’Est de Montréal. Après avoir étudié au Cégep de Brébeuf et fait un bref passage en journalisme à l’Université Concordia, elle choisit plutôt de s’orienter vers l’animation et la recherche culturelle. Au terme de ses études, en décembre 2013, Marie-Christine souhaite devenir médiatrice culturelle en milieu communautaire. Elle y voit là la meilleure façon d’allier son intérêt pour la culture et son amour des gens. Le projet Raconte-moi… Haïti et Montréal, auquel elle se consacre actuellement en tant que coordonnatrice, met en valeur les Haïtiens qui sont arrivés à Montréal après le séisme de 2010 et les parrains qui les ont accueillis. On peut voir l’exposition et le documentaire de ce projet à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord, jusqu’au 23 mars 2013.
Née à : Montréal, Canada
Origine : Haïti
Profession : Étudiante
1. Qu’est-ce qui vous a séduit dans l’initiative Perspective: Noirs ?
La possibilité de faire comprendre de manière concrète aux jeunes issus de la communauté noire qu’il y a de nombreux modèles positifs de réussite. Leur montrer que, oui, tout est possible ou presque, qu’être Noir est une richesse, pas un boulet. J’ajouterais aussi la possibilité de faire connaître à la société en général des personnalités qui gagnent a être vues et entendues.
2. Quels propos vous ont le plus touchée ?
Je me suis reconnue dans les propos d’Angelo Cadet, par rapport au fait que chez lui, on ne mettait pas l’emphase sur le fait d’être Noir et qu’on allait plutôt vers l’universalité. Mes parents ont plutôt ce genre d’approche. Chez moi, personne ne joue le rôle de la victime, on est toujours, dans la mesure du possible proactif.
Jenny Salgado, dans son appel aux dialogues, m’a aussi touchée.
En fait, chacune des personnalités m’a interpelée et inspirée à sa façon, à continuer de foncer et à prendre ma place. Ces propos ont renforcé mes convictions et mon désir d’être un agent de changement, une passerelle entre les générations, entre les cultures.
3. Que retenez-vous de l’ensemble de ces lectures ?
Qu’il faut être fier de cet aspect de notre identité, mais toujours se rappeler que notre identité est beaucoup pus large que de simplement le fait d’être noir. De ne pas se donner de messages cognitifs négatifs du style : « Parce que je suis noire, je ne pourrai pas… »
4. Quelle vidéo vous a le plus inspirée ?
Celle de Jenny Salgado, à cause de son caractère historique au Québec.
5. Qu’est-ce que le fait d’être Noire vous a appris dans la vie?
Le fait d’être Noire, d’être québécoise d’origine haïtienne, m’a appris dans un premier temps, qu’il ne faut pas s’imposer de limites. Dans le sens où je crois qu’il ne faut pas se dire : « Parce que je suis noire…. je ne dois pas, je ne pourrai pas... » Dans un deuxième temps, qu’il ne faut pas laisser les autres nous en imposer. Finalement, je dirais qu’avec cette identité vient une fierté et une force qui permettent de faire face aux événements. Je crois que le fait, d’être Noire m’a aussi appris à mieux choisir mes batailles, à prendre le temps d’apprivoiser les autres, à prendre le temps d’évaluer une situation avant d’agir.
6. Qu’aimeriez-vous dire aux jeunes qui liront votre message ?
J’aimerais leur dire qu’il y a des nombreux « autrement » possibles. De ne pas avoir peur de prendre leur place. D’être fiers de leurs identités parfois multiples, de les voir comme une richesse, une source d’inspiration. De ne jamais se laisser abattre, qu’il y a différents chemins possibles pour atteindre ses rêves. Mes parents nous répètent souvent, à mes soeurs et à moi, cette citation d’Antonio Machado, ce poète espagnol : Caminante, no hay camino, se hace camino, al andar (Marcheur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant). Je leur dirai aussi de ne pas prendre les autres comme baromètre de leur réussite, car trop souvent, l’être humain se rabaisse en voyant ce que l’autre a accompli, au lieu de se concentrer sur ce qu’il pourrait lui-même accomplir. Chaque personne a son rythme et c’est ce qui fait la beauté du monde.
Je leur dirai aussi de bien connaître leur Histoire. Ce qui veut dire l’histoire de la société dans laquelle, ils vivent mais aussi celles de leurs ancêtres. Je crois que c’est quelque chose d’essentiel, peu importe l’endroit dans le monde ou l’on vit. Il est important de bien comprendre les enjeux de la société dans laquelle on vit. Finalement, je leur dirai de laisser aller leur créativité dans toutes les dimensions de leurs vies.
7. Qu’aimeriez-vous dire à un immigrant ?
Avant de leur dire quoi que ce soit, je partagerai avec lui un sourire empathique et j’enchaînerai en lui disant qu’immigrer n’est pas simple et que je comprends son déchirement. Je prendrai le temps de l’écouter. Ensuite, je lui dirai : Bienvenue dans ton nouveau chez toi. C’est un nouveau chapitre de du livre qu’est ta vie qui commence. Le Québec est chanceux de t’avoir et n’aie pas peur de foncer, de prendre ta place, peu importe les circonstances.
Tu es la seule véritable limite de tes rêves. Le Québec a beaucoup à t’offrir afin que tu puisses t’épanouir pleinement et, clairement, tu as beaucoup à lui offrir aussi. Chaque contribution est importante afin de façonner le Québec de demain.
Marie-Christine Jeanty
Pour les propos de ces femmes survivantes du séisme en Haïti qui se reconstruisent et ne se laissent pas abattre, à l’image de tant de femmes noires, Marie-Christine vous propose de visionner la bande annonce du documentaire Raconte-Moi…Haiti et Montreal.
Angelo Cadet est comédien et animateur. Né en Haïti, sa famille s’est installée à Alma alors qu’il n’avait que cinq ans, puis à Montréal vers l’âge de dix ans. Le jeune Angelo fréquentera plusieurs écoles secondaires, ses parents ayant déménagé fréquemment. Il étudiera les communications au Conservatoire Lasalle et obtiendra un baccalauréat en art dramatique de l’Université du Québec à Montréal. Diplôme en poche, la carrière d’Angleo Cadet démarre bien : il tourne dans des publicités ainsi qu’au cinéma, il travaille à Musique Plus et Musimax dès 1995 et ce, durant neuf ans, il travaille également pour TVOntario, pour ne nommer que ces endroits. À un certain moment, il avait même trois agents qui géraient pour lui ses activités professionnelles. Au cours des années 2000, on l’a notamment vu comme reporter culturel à TQS (Flash), à ARTV (Les Rendez-vous ARTV) ainsi qu’en tant que co-animateur et co-concepteur de l’émission humoristique Le 9.5, sur les ondes de VOX (MAtv). Angleo Cadet enseigne depuis 2006 le journalisme télé au Conservatoire Lasalle, tout en poursuivant ses activités artistiques. En février 2013, il a été porte-parole du Mois de l’histoire des Noirs.
Né à : Jacmel, Haïti
Origine : Haïti
Profession : Comédien, animateur, enseignant
1. Ce que le fait d’être Noir m’a appris dans la vie :
Je pourrais répondre rien mais en-même temps ce serait faux. J’ai appris à être un être humain avant d’être Noir. On ne se réveille pas en se disant : « Mon Dieu, je suis Noir ! » On se réveille parce qu’on est maintenant une mère ou un père, on se réveille pour son travail, pour soi-même.
Je me bats contre ces choses-là. Je ne veux pas que les gens me voient simplement comme un Noir. Je sais que je suis Noir, je n’ai pas besoin qu’on me le rappelle. Avant tout, je veux qu’on vienne connaître la personne en moi. Je veux vraiment qu’on aille vers l’autre. C’est comme ça que j’ai été élevé : tendre la main et ne rien attendre en retour. L’être humain, c’est le côté universel de tout. La race, ce n’est pas ce qui m’importe, c’est la personne avant tout.
Chez nous, il y avait l’ONU à la maison tous les vendredis ! Mes parents rassemblaient tous les immigrants, les gais, les Noirs, des gens de toutes les races et ils les invitaient à la maison. J’ai connu des gens de toutes les origines. J’ai baigné dans ce côté universel.
2. Ce que j’aimerais dire aux jeunes qui liront mon message :
Je vous écoute.
Je leur dirais de relire ce que je viens d’écrire plus haut et d’écrire eux aussi, à leur façon. Comme un jet d’énergie qui vient de la jeunesse. On peu relire ce qu’on a écrit à 14-15 ans et être très surpris. On peut être naïf, fleur bleue, inatteignable.
Je leur dirais d’écrire aussi comment ils se trouvent en tant que citoyens, en tant qu’êtres et citoyens du monde. J’ai envie d’apprendre d’eux, j’ai envie de savoir ce qu’ils veulent dire. Je veux que les jeunes parlent et s’affirment, communiquent, pensent, débattent. Je veux laisser la place aux jeunes afin qu’ils se sentent invités, bienvenus, compris et écoutés.
S’approprier une tribune ce n’est pas facile. D’où l’importance qu’ils se sentent écoutés.
Si les jeunes ne s’expriment pas, ils auront des séquelles dans le monde adulte. Si tu es écouté, que tu aies raison ou tord, tu es déjà écouté, tu es dès lors un porte-voix. Autrement, les frustrations naissent…
3. Ce que j’aimerais dire à un immigrant :
C’est comme dans un couple, je vous dirais : il faut de l’écoute. Quand vous arrivez ici, il vous faut observer, écouter.
Quand il y a du partage, il y a de la participation. Il faut vous faire apprivoiser, et apprivoiser l’autre en retour; il y a de l’amour dans tout ça. Il y a des hauts et des bas aussi. S’il n’y a pas de participation, il n’y a pas de créativité. La créativité crée des rencontres. Les rencontres des trouvailles et des retrouvailles. Il faut que ça parte de vous. Vous pouvez observer au départ, vous pouvez vous laisser apprivoiser mais au bout d’un moment, vous devez participer, sans vous poser de questions.
Qu’on le veuille ou non, si vous êtes en peine ville, il faut que vous alliez vers l’autre. Il y a un marché, un parc, une partie de football, du théâtre, participez! Il faut que le fait d’aller vers l’autre devienne comme un instinct, c’est essentiel, et ça vous apportera un sentiment incommensurable.
Il faut aussi que les gens comprennent que les immigrants ont des complexes et des barrières : la langue, les vêtements, l’argent. Ils n’ont pas toujours les ressources pour être aussi à l’aise qu’ils le voudraient, à l’aise d’aller vers l’autre avec leurs vêtements différents et leur accent. Ils n’ont pas les moyens de tout avoir comme nous tout de suite. Ce sont des barrières, au même titre que celles de certains Québécois qui ne sont pas à l’aise de s’exprimer en anglais.
Je me suis amusé à inviter des Blancs dans des fêtes où il n’y avait que des Noirs. Ils m’ont dit : « Ha! Je comprends… » On reçoit de regards qui peuvent être doux et d’autres durs… Le racisme par un rejet silencieux, c’est la pire chose ! Le corps parle ! Imaginez-vous à la place de l’immigrant !
Ça va certainement prendre encore 25 à 30 ans avant qu’on puise commencer à voir les effets positifs de l’immigration de nos parents. Même s’il n’y a que trois ou quatre Noirs à St-Jérôme ou à Chicoutimi, les choses ont changé. Aujourd’hui, les gens savent qui sont Luther King, Mandela, Obama. Mais il y a encore beaucoup de stéréotypes et de préjugés.
Corneille est chanteur. Né en Allemagne, il avait six ans lorsqu’il a mis les pieds au Rwanda, pays d’origine de ses parents. Il y passe sa jeunesse jusqu’à ce que les affres du génocide le fassent fuir, lui, survivant, vers l’Allemagne, puis vers le Canada. En 1997, il entreprend des études en communications à l’Université Concordia. Sa passion pour la musique le gagne peu à peu et il fonde, à la fin des années 90, un groupe Rythme n’ Blues. En 2001, il quitte la formation pour se consacrer à l’écriture d’un premier album solo, Parce qu’on vient de loin, sorti en 2002. Le succès est vif, la carrière de Corneille est lancée, tant au Québec qu’en France. Partageant désormais son temps de part et d’autre de l’Océan, Corneille, qui a depuis mis en marché quatre autres albums, entretient une prolifique carrière sur les deux continents. Il vit maintenant avec sa jeune famille en banlieue Nord de Montréal.
Né à : Fribourg-en-Brisgau, Allemagne
Origine : Rwanda
Profession : Chanteur
1. Ce que le fait d’être Noir m’a appris dans la vie :
J’apprends encore! J’ai une expérience de la négritude assez particulière, dans la mesure où j’ai commencé à être conscient de ma couleur au moment ou j’ai commencé à être connu. Jusqu’à l’âge de cinq ou six ans, j’ai habité en Allemagne, je n’y ai jamais ressenti quelconque rejet de la part des autres enfants en raison de ma couleur. J’ai vécu autre chose quand j’étais petit, mais pas ça.
Arrivé au Rwanda, à l’âge de 6 ans, je me suis senti différent pour la première fois. Ma différence n’avait rien à voir avec ma couleur, mais tout à voir avec mon background culturel : j’étais de langue et de culture allemande. J’ai dû m’adapter à la culture de mes parents à un très jeune âge.
C’est au moment où j’ai commencé à être connu, au Québec et en France, que j’ai commencé à me trouver dans des cercles où j’étais le seul Noir. Ça m’a fait réfléchir sur la condition de la personne noire. C’est face à la popularité et la notoriété que la réflexion s’est présentée.
J’ai donc appris, en étant noir, que rien n’est Blanc ou Noir. Il y a des zones grises partout. J’ai aussi appris que le statut social pouvait parfois dépasser la couleur.
Quand tu vas dans un restaurant huppé, n’importe où dans le monde, dès lors que tu es de notoriété publique, on ne reconnaît pas un homme Noir versus un homme Blanc, on reconnaît un artiste connu. Les portes s ‘ouvrent malgré les préjugés qu’on peut avoir. Je pense d’ailleurs que c’est la raison pour laquelle, dans un pays comme les États-Unis, atteindre un succès, une notoriété publique et une supériorité financière est une chose qui obsède la communauté noire. Quand on sort la black card aux États-Unis, on n’a plus de couleur.
Il y a si peu de Noirs dans cette haute sphère sociale, si peu dans les médias, dans certains milieux dits élitistes du showbiz, si peu dans des endroits de loisirs branchés ou très cotés, dans des grands restos ou grands hôtels. Ça me frappe parce que lorsque j’y vais, jusqu’à ce qu’on me reconnaisse, on me regarde bizarrement. Je vois les gens se demander qui je suis. On a beau se dire qu’il y a une question de nombre, mais quand même, la proportion en terme de population blanche versus noire n’est pas maintenue en politique, ni dans les médias, et surtout pas dans mon domaine. Il n’y a pas de grande star en musique en France qui soit, par exemple, féminine et noire. Une vrai star : aucune ! Ici, on n’en parle même pas ! Des artistes, oui, mais des stars, non. Il y a pourtant une très forte communauté noire. C’est beaucoup plus complexe qu’une question de racisme ou de xénophobie. C’est purement économique et c’est aussi en relation avec qui nous sommes, avec des éléments inhérentes à l’être humain. On peut se sentir rassuré ou menacé par le nombre.
2. Ce que j’aimerais dire aux jeunes qui liront mon message :
J’aimerais leur dire de ne pas s’inquiéter. Je pense que le monde évolue dans une direction qui favorise les mélanges de couleur, de culture; qui favorise des échanges qui n’étaient pas possibles quand j’étais jeune et encore moins quand mes parents et grands-parents l’étaient. Je crois que le monde va se structurer autour de valeurs culturelles qui seront beaucoup moins segmentées qu’elles ne l’étaient dans le passé. Je pense que, Noir ou Blanc, on va de plus en plus pouvoir trouver sa place et tirer son épingle du jeu en fonction de ses capacités et compétences, davantage que par rapport à son appartenance ethnique. Le fait que la couleur puisse être un handicap est de moins en moins vrai. La perception de ce que c’est qu’être Noir va changer. Une première et une deuxième élection d’Obama, aux États-Unis, aux yeux de mon fils qui vient de naître ou de celui d’un enfant de 7 ans qui commence à lire, ça envoie le message qu’un président noir aux États-Unis, c’est normal. Un jour, ce sera une femme. Ce ne sera pas extraordinaire, comme il n’est plus extraordinaire d’être Noir à la tête d’une multinationale aux États-Unis. Ça fera simplement partie du cours normal de la vie.
Être dans l’excellence n’exclura plus les Noirs ni les gens de couleurs, ce fossé va se resserrer de plus en plus. Le monde change, les économies changent et on a une nouvelle génération qui vit dan un monde où Noirs et Blancs cohabitent et peuvent avoir besoin les uns des autres.
3. Ce que j’aimerais dire à un immigrant :
Il y a moyen de pas venir au Québec au moins de février! Arrange-toi pour venir en mai ou juin!
Il faudrait être un peu de mauvaise foi que de dire qu’un immigrant pourrait arriver à Montréal et se sentir tout de suite à l’écart à cause de sa couleur. J’ai été élevé par des parents imprégnés par la culture occidentale qui n’avaient aucun complexe du Noir par rapport à l’homme Blanc. Aujourd’hui, il y a tellement de mélanges culturels que la couleur, ça reste un habillage.
Je suis immigrant moi-même. Souvent on immigre parce qu’on n’a pas le choix, parce qu’on est en mode survie, parce qu’on est à la recherche de quelque chose de meilleur que ce qu’on laisse derrière soi.
Je peux dire à l’immigrant la même chose qu’à un jeune. Je suis très optimiste pour l’avenir, pas du tout pessimiste. Je pense que l’humanité évolue et que notre intelligence émotive est aussi en train d’évoluer. On aura de plus en plus de compassion les uns envers les autres parce on n’a pas le choix. Un immigrant qui arrive va, de plus en plus souvent, se sentir davantage accepté que toléré.
Corneille
Corneille recommande le visionnement du documentaire Sing your song, sur le chanteur Harry Bellafonte, dont voici la bande-annonce.
Edem Awumey est né au Togo en 1975. Après quelques années passées en France où il publia son premier roman Port-Mélo (Gallimard 2006, Grand-Prix de littérature de l’Afrique noire), il s’est installé au Québec en 2005. En 2009, son deuxième roman, Les pieds sales (Boréal, Seuil), était finaliste au Prix Goncourt. Il est également l’auteur d’un essai, Tierno Monénembo : le roman de l’exil (WVB, 2006). Ses romans s’inscrivent pour une bonne part dans les lieux imaginaires de l’enfance, du voyage et de la mémoire. Il vit sur les bords de la Gatineau, à la frontière du Québec et du Canada anglais. Un troisième roman, Rose déluge, paraît à l’automne 2011 au Boréal. Edem Awumey est également chargé de cours de littérature francophone à l’Université Mcgill à Montréal.
Né à : Apégamé, Togo
Origine : Ewé et Mina – Golfe de Guinée, ancienne côte des esclaves avec Ouidah au Bénin et Elmina au Ghana.
Profession : Auteur, Enseignant.
1. Ce que le fait d’être Noir m’a appris dans la vie :
C’est après avoir quitté l’Afrique que je me suis senti Noir. Dans un regard et un univers qui étaient au départ celui de l’Autre, l’Occident. Ma différence m’était renvoyée à la face. Il y aura des tensions, de l’attention aussi, du rejet ou un désir de communication dans ce regard. La communion peut venir après. Être Noir m’aura appris la réalité d’un mur de préjugés et de la différence négative à briser pour m’imposer. Pour renaître à la fois moi-même et porteur de tous les fruits de la rencontre. Et surtout me libérer des blessures d’une histoire douloureuse, la douleur dont je n’ai pas le monopole, réagir et renaître.
2. Ce que j’aimerais dire aux jeunes qui liront mon message :
Et si nous revoyions ensemble ce vieux film qui montre sur une tribune de l’Amérique le pasteur Martin Luther King Jr prononçant son discours «I have a dream»… Oui. Rêver, et se donner les moyens, se battre pour que le rêve prenne forme. Le temps que l’on met pour y arriver n’est pas le plus important. La plus belle réalisation est bien souvent le fruit d’une construction lente, patiente. Se tenir prêt à défendre la liberté, refuser le carcan et l’ordre qui brisent.
3. Ce que j’aimerais dire à un immigrant :
À un immigrant, je dirais ceci : ce pays du Canada sait donner à chacun sa chance. Mais il faut au départ avoir une idée, une vision claire de ce qu’on veut y faire. Prendre le temps de comprendre comment fonctionne cette société. Oser. Et puis… c’est pas rien d’être vraiment bilingue ici ! Une dernière chose : ce pays appartient à tous ceux qui la construisent tous les jours.
Edem Awumay
Voici la chanson Indépendance cha cha, qui me renvoie au temps de la rumba et de l’Afrique des années 1960, celles d’un espoir bien vite brisé.
Christine Mitton est entrepreneure, présidente et co-fondatrice de l’entreprise Petits Gâteaux, qui a pignon sur rue sur l’avenue Mont-Royal, à Montréal. Avant d’ouvrir son entreprise, Christine a travaillé de longues années dans le milieu des communications, oeuvrant auprès des premiers ministres Jacques Parizeau et Bernard Landry, ainsi qu’auprès de la ministre Louise Harel. Elle a également travaillé quelques années pour la Société du Parc des îles, de la Ville de Montréal. Puis, l’envie de nouveaux défis et le désir d’accomplir ses propres projets l’ont poussée à se lancer en affaires. Elle a cofondé en 2007 l’entreprise Petits Gâteaux, qui offre à ses clients une production artisanale, en plus de jouer un rôle social important en soutenant différents organismes de la communauté. En plein essor, l’atelier de production s’agrandira bientôt pour satisfaire à la demande de nouveaux clients qui lui permettront d’offrir ses produits sous de grandes bannières de l’alimentation. Christine Mitton s’est vue offrir, au début du mois de février, le prix Réussir en équilibre, de Femmessor-Montréal, soulignant sa réussite en affaires, tout en maintenant un équilibre entre le travail, la famille, la vie personnelle et sociale.
Née à : Montréal
Origine : Haïtienne
Profession : Entrepreneure, présidente et co-fondatrice de l’entreprise Petits Gâteaux
1. Ce que le fait d’être Noire m’a appris dans la vie :
Le fait d’être moitié-moitié et d’avoir grandi dans un quartier de banlieue de Montréal où notre famille était en minorité, m’a appris très vite, dans la vie, que j’étais différente de mes amis. Mais cette réalité fait qu’on n’a pas le choix de s’intégrer et de créer la place qui nous revient.
C’est pourquoi cette différence a été un plus dans mon parcours de vie. J’ai toujours regardé le coté enrichissant et positif de vivre avec cette réalité qui était la mienne et j’ai eu la chance de côtoyer jour après jour des modèles inspirants : mes parents. Ils m’ont toujours encouragée dans mes projets et continuent de le faire.
2. Ce que j’aimerais dire aux jeunes qui liront mon message :
J’aimerais vous dire que la vie vous appartient et qu’avec beaucoup de volonté et de détermination tout est possible.
Martin Luther King disait ceci : « J’ai le rêve qu’un jour mes quatre enfants vivront dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour leur caractère. »
3. Ce que j’aimerais dire à un immigrant :
Vous êtes dans l’un des plus beaux endroits au monde : le Québec. Une société ouverte et tolérante. Votre meilleur atout sera votre désir de contribuer à cette société avec votre énergie.
David Calizaire est agent immobilier. Il a grandi à Laval, puis s’est installé à Montréal, au début de la vingtaine, où il a fait un cours d’agent immobilier, au Collège Lasalle. Il détient aussi un baccalauréat de l’Université McGill, en administration des affaires. Mais ce qui anime David Calizaire, c’est d’abord et avant tout la musique, qu’il pratique en dehors des heures de travail. Il a eu la piqûre dès l’âge de huit ans. Sont alors entrés dans sa vie chant, piano, batterie et autres percussions. David a grandi avec la musique et il a fondé, avec sa sœur, le band Cool Flavor, qui est resté bien soudé durant huit ans. Aujourd’hui, David Calizaire travaille sur un projet d’album solo où il explore le triangle amoureux : amour pour autre personne, amour propre et amour pour ce que l’on fait. L’interaction entre chacun, l’influence de l’un sur l’autre sont ce qui alimente sa création en ce moment. Dynamique et extraverti, David Calizaire fait aussi de l’organisation et de la gestion d’événement, ainsi que de l’animation.
Né à : Montréal, Canada
Origine : Haïti
Profession : Agent immobilier, Animateur, Producteur musical et musicien
1. Ce que le fait d’être Noir m’a appris dans la vie :
J’ai appris que la différence est une partie intégralement liée à l’ensemble et que tout autre discours, en dehors de cette réalité, n’est qu’ébat intellectuel ou distraction potentielle.
2. Ce que j’aimerais dire aux jeunes qui liront mon message :
Peu importe les critiques ou préjugés, il faut trouver sa voix intérieure afin de manifester notre vocation personnelle.
3. Ce que j’aimerais dire à un immigrant :
J’aimerais lui dire de reconnaitre la richesse qui l’habite, étant venue d’ailleurs, et d’être prêt à la partager généreusement avec sa nouvelle communauté, afin de s’épanouir sur sa nouvelle terre d’accueil.
Stéphania Hyppolite est directrice, petites entreprises et professions libérales, à la Banque Scotia. Née à Montréal, elle a passé sa petite enfance à Boisbriand. Au divorce de ses parents, alors qu’elle entre à peine dans l’adolescence, déchirée à l’idée de vivre avec l’un de ses parents plutôt que l’autre, elle choisit de partir vivre au Vénézuela, chez son oncle et sa tante. Première grande décision de celle qui allait ensuite abattre tous les obstacles devant elle. À son retour au Québec, un an plus tard, le changement de système scolaire lui fait sauter une année. Qu’à cela ne tienne, Stéphania s’intègre aux étudiants de la Polyvalente Lucien-Pagé, obtient ensuite un DEC en sciences, travaille comme réserviste dans une unité médicale de l’armée canadienne, obtient son grade d’officier en passant les mêmes tests physiques que les hommes et gradue de l’Université Concordia avec un baccalauréat en commerce, option finance. Elle intègre très vite le milieu bancaire et, tout en travaillant à temps plein, elle complète un MBA, suivi d’un CMA. Parallèlement à ses activités professionnelles, Stéphania s’est aussi impliquée auprès de jeunes entreprises et a donné des cours de finances personnelles aux élèves du secondaire. Aujourd’hui, elle avoue avoir un sentiment d’accomplissement.
Née à : Montréal, Canada
Origine : Haïti
Profession : Directrice, petites entreprises et professions libérales, Banque Scotia
1. Ce que le fait d’être Noir m’a appris dans la vie :
Quand on est différent, il faut être plus fort que le regard que les autres portent sur nous. Plus jeune, je voulais être comme mes amis et effacer mes différences. Les remarques comme «Tes cheveux sont comme de la laine », ou «T’es cute pour une Noire… », parfois, c’est lourd.
Ceci dit, c’est vrai pour tous ceux qui affichent une différence dans un milieu, un domaine ou une période dans le temps. Les gens ont parfois des préjugés, favorables ou non, à la seule vue de qui on est. Mais en bout de ligne, nos actes et notre pensée nous appartiennent. On ne peut contrôler les autres, mais on peut gouverner notre façon de réagir et de penser. Il faut écouter, expliquer, éduquer, être ouvert d’esprit, user de sagesse, et d’humour.
Et il faut être patient quand on cherche du fond de teint !
2. Ce que j’aimerais dire aux jeunes qui liront mon message :
Vos défis ne sont pas les mêmes que les miens, ni ceux de l’époque durant laquelle j’ai grandi. Votre avenir vous appartient entièrement. Nous avons la chance d’avoir des modèles qui nous ont ouvert les portes, et dont nous pouvons nous inspirer. Prenez des chances, osez !
3. Ce que j’aimerais dire à un immigrant :
Le Québec est une merveilleuse terre d’accueil. Les gens sont chaleureux, ouverts, et les immigrants font partie intégrante de cette merveilleuse culture. Mais le tapis rouge ne se déroule pas, il faut le tricoter.
Depuis le 28 mars 2021, je suis candidate du Bloc Québécois dans Laurier-Sainte-Marie. Ce blogue est maintenant en dormance et ce, jusqu’à la fin des élections 2021. Je vous invite à visiter marieevelyne.quebec pour suivre les actualités me concernant. Merci […]
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